La saison de triathlon est officiellement ouverte ! Ça commence avec une petite course par ci, une course en relai par-là, puis vient la première course qui signe le début de la saison. Celle qui permet de voir si l’investissement a porté ses fruits, celle pendant laquelle on reprend ses marques tant sur les sensations de course que les transitions, celle qui nous remet dans le bain avant l’objectif de la saison, mais aussi celle qui illustre clairement à quel point le triathlon est un sport individuel certes mais à l’esprit collectif. Ce dernier point m’a particulièrement marquée hier sur le triathlon de La Ciotat et j’en profite pour tenter d’illustrer au mieux les détails, non sans importance, qui sont venus animer ma course et m’ont portée jusqu’à la fin de mes 5h12 d’effort.
Une vision du sport amateur
Je pratique le triathlon en tant qu’amateur. Alors avant toute chose je recherche le plaisir dans ma pratique sportive. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir des objectifs, de me contraindre à un planning d’entrainement, d’être stressée au départ d’une course, de vouloir faire au mieux, de douter de moi assez régulièrement…
Chaque saison passe et je me rends compte que si je rentre satisfaite d’une course c’est principalement lié à la richesse humaine qui a accompagné ma journée plus qu’à la performance en elle-même. La réalisation sportive reste importante mais elle n’aurait pas le même goût si j’étais seule dans cette aventure. Le plaisir de courir je le dois avant tout aux autres et à un environnement qui me permet d’aller chercher des forces pour aller jusqu’au bout.
Le triathlon de La Ciotat hier est une belle illustration de cette aventure collective dont voici les faits marquants.
Les derniers conseils du coach sur le départ
Je vois Seb déjà installé sur la ligne de départ au milieu de la foule d’athlètes. J’avais déjà en poche un tas de conseils de sa part et la conduite à tenir pour cette course sur laquelle nous savions que j’allais manquer d’entrainement pour la course à pied. Je vais à sa rencontre pour lui souhaiter bonne course et peut être aussi parce que j’étais un peu stressée comme à chaque départ de course. Son regard extérieur, son calme et ses derniers conseils m’ont apporté une certaine sérénité, un brin de confiance et une motivation supplémentaire pour la course. Un mot, une phrase, un fait, une image, un souvenir, autant de choses qui reviennent pendant la course et dont je me sers notamment quand il faut serrer un peu les dents.

Pourquoi prendre un coach ?
Nous avons tous une pratique du sport différente et bien souvent un planning d’entrainement peut paraitre contraignant et difficile à concilier avec une vie personnelle et professionnelle déjà bien remplie. Pour ma part j’ai décidé d’être accompagnée sur cette saison 2017 et c’est avec plaisir que je découvre chaque jour les bénéfices de cet accompagnement sur le plan humain. Le binôme fonctionne à merveille et nous avançons en tenant compte de tous les facteurs qui peuvent impacter les entrainements et les objectifs de course. Si le plan d’entrainement est formalisé, le reste ne l’est pas et se fait naturellement grâce à une bonne communication. Et quand une relation de confiance s’installe il n’y a plus qu’à avancer, apprendre, comprendre, profiter de chaque expérience… Quelques-uns des avantages du coaching pour l’athlète :
– Identifier la progression qui peut passer inaperçue car avec nos progrès nous faisons aussi évoluer notre référentiel et en général nous avons vite fait de nous dire que nos efforts ne paient pas beaucoup alors que pourtant les progrès sont bien là !
– Cerner les axes de progression sur le plan physique mais surtout mental pour pouvoir exploiter au mieux un potentiel souvent bridé par un manque de confiance, un manque de connaissance de soi, des peurs, une difficulté à sortir de sa zone de confort…Une dimension mentale encore trop laissée de côté et pourtant indispensable.
– Bénéficier d’un regard extérieur pour remettre les choses en perspective car il est assez difficile de savoir où l’on se situe par rapport aux autres.
– Préparer au mieux la saison en construisant chaque course sur la base des acquis disponibles.
– Pouvoir se reposer sur l’expérience d’une tierce personne et se laisser guider…
Et j’en passe ! A chaque athlète son coach ! Je vous laisse le soin de trouver le vôtre si vous souhaitez faire appel à un préparateur physique pour orienter votre saison.
Rencontre avec un rayon de soleil à quelques secondes du départ
Seb étant au milieu de la foule je décide de m’écarter pour prendre le départ sur un côté, espérant ainsi éviter la bataille du mass start. Je me glisse devant sur la droite et regarde autour de moi jusqu’à tomber sur un visage connu. Enfin sur un sourire connu ! Karine, une amie triathlète se trouvait juste derrière moi. Comme à son habitude elle riait et vivait ce moment avec passion. Un vrai rayon de soleil. Je lui fais la bise et papote rapidement. Sa bonne humeur, son sourire, sa spontanéité m’ont rappelé que j’étais là avant tout pour le plaisir et j’en ai oublié le stress du départ. Et hasard ou pas, la natation s’est bien passée sans mauvais coup, sans gêne, sans stress…
Sur le parcours des athlètes motivés et motivants
Avec le temps j’ai un peu perdu l’esprit de compétition. Enfin j’ai réorienté les choses en courant avant tout pour moi et non plus contre les autres. Courir contre les autres…un travers que nous avons parfois quand l’égo veut se faire une place dans notre pratique sportive. Ou tout simplement quand on pratique en tant que professionnel ou élite et que les résultats nécessitent d’être meilleur que les autres. Mais en tant qu’amateur je connais mes objectifs et mes défis et je cours pour moi, au milieu d’un tas d’autres participants qui courent aussi pour eux à la conquête de la ligne d’arrivée.

Alors je ne manque pas d’encourager les athlètes en plein effort que je croise. Ceux qui me doublent, ce que je double, ceux qui marchent, ceux qui semblent souffrir, ceux qui m’encouragent… Comme je reste encore souvent dans ma zone de confort en course j’ai toujours un peu d’énergie pour un « bravo », « c’est bien accroche toi », « fonce jusqu’au bout »… Bref, ce qui me passe par la tête. Et à défaut un sourire si l’énergie me manque.
Je m’accorde même des discussions quand la situation le permet. Je pense par exemple à ce triathlète en tenue Natureman que je croise alors que nous étions à vélo bloqués dans les bouchons à l’entrée de la ville… Nous échangeons quelques phrases, une petite pause dans la course, puis il repart devant.
Et bien entendu des encouragements j’en reçois aussi et à chaque fois c’est comme une petite recharge d’énergie. Alors sport individuel ? Oui et non. Il prend tout son sens grâce à l’état d’esprit des coureurs et le partage au sein de la course.
Une participation féminine de plus en plus importante
S’il y a bien un point qui me tient à cœur c’est d’encourager TOUTES les filles que je croise. Je le fais systématiquement sur chaque course. Qu’elles me doublent, ou que je leur passe devant j’ai toujours un « bravo c’est bien » ou un « bonne course » qui traine. C’est très appréciable de voir de plus en plus de féminines au départ des triathlons.

Un tas de supporters

Que serait la course sans les supporters au bord de la route ?! Il y a de la vie dans la course et autour de la course ! Et les supporters sont en général nombreux et dépensent une énergie folle à animer la course de l’extérieur. C’est un vent d’énergie à chaque encouragement, il a des applaudissements, des enfants qui nous tendent la main, des passants admiratifs de tant d’effort qui nous soutiennent, des commerçants qui suivent avec intérêt ce qui se passe devant leur porte, des amis venus pour l’occasion qui ne manquent pas de crier à chaque passage, des copains sportifs qui galopent sur tout le parcours pour nous croiser le plus possible et prendre des photos et vidéos, on retrouve aussi des connaissances qui vous interpellent parce qu’elles vous voient passer… De quoi mettre l’ambiance et vous donner l’envie de galoper plus vite encore entre deux points animés pour profiter du plaisir d’être soutenu dans l’effort.
Des bénévoles au top
Et oui eux aussi ils y sont pour beaucoup en termes d’animation sur une course ! Belle source de motivation. Petit clin d’œil aux bénévoles postés en haut de la bosse en course à pied sur La Ciotat. Ils ont passé la journée à noter les numéros de dossards des coureurs soit plus de 400 coureurs qui sont passés 4 fois… ! Tâche ingrate et rébarbative… Mais ils étaient drôles et fort sympathiques. A mon premier passage je ne dis rien…Je venais de découvrir cette bosse casse pattes et me disais que je devais encore passer par là 3 fois ! Second passage je leur fais une grimace à laquelle ils répondent par un sourire bienveillant. Troisième passage je leur dis en rigolant que j’en ai marre de les voir et qu’ils auraient pu se poser ailleurs qu’en haut d’une bosse pour relever les dossards. Quatrième et dernier passage je leur lance avec un grand sourire que c’est la dernière fois qu’on se voit ! Et surtout je les remercie pour leurs encouragements à chaque tour et leur bienveillance.
Certaines courses sont particulièrement réputées pour l’ambiance qu’on y retrouve du côté de l’organisation et des bénévoles. Monter une course et la faire vivre au fil des années ne s’invente pas. Les organisateurs s’investissent de plus en plus et c’est aussi grâce à eux que l’on prend plaisir à courir. Nous ne pouvons que les remercier.
L’esprit communautaire
Et pour terminer sur ces petits détails qui font du triathlon un sport très appréciable aux multiples sources de motivation, je n’oublierai pas de soulever l’importance de l’esprit communautaire.

Il y a avant tout le club auquel on appartient et dans lequel on évolue. Une mine d’or pour qui souhaite être conseillé, accompagné, partager ses aventures… Au club on retrouve des sportifs qui partagent les mêmes valeurs, on s’entraine, on sort, on rit, on partage ses réalisations et on discute de ses échecs, on se projette sur la saison, on s’encourage… Choisir un club c’est un peu comme choisir une famille ! Ça rend la pratique du sport beaucoup plus sympa !
En dehors du club il y a aussi des communautés qui se développent de plus en plus et sur chaque course on se reconnait avec un signe distinctif, souvent une tenue, une casquette… Par exemple j’avais rencontré Caroline sur un stage en Espagne, je l’ai vue sur la course à pied à La Ciotat avec sa visière JOOL et nous nous sommes encouragées à chaque fois que nous nous croisions avant de nous retrouver quelques minutes à la fin de la course pour discuter un peu. Je n’oublierai pas non plus MY TRIBE où cette fois c’était Thomas André, le vainqueur de la course, qui portait les couleurs de la tribu. Des communautés portées par des athlètes professionnels exemplaires qui prennent plaisir à partager leurs expériences, prodiguer leurs conseils, encadrer des athlètes, pour in fine faire vibrer une foule de triathlètes passionnés qui se retrouvent autour de valeurs communes.
Le triathlon c’est ni plus ni moins qu’une grande famille !
C’est un sport individuel et chacun a ses objectifs… Mais c’est surtout un état d’esprit collectif ! C’est comme une famille que l’on choisit, qui se construit au fil des entraînements, des courses, des stages, et des rencontres ! On s’y fait des amis, des connaissances aux 4 coins de la France, on y croise des professionnels, on se retrouve sur des courses, on partage des stages, on se suit de près ou de loin sur les réseaux sociaux, on se conseille, on s’informe, on se motive, on se soutient… Une belle richesse humaine sur laquelle chaque sportif peut compter pour avancer dans son projet !

Bien sportivement, Alexia