Vous avez surement déjà entendu parler de cette petite molécule notamment en cosmétologie car elle est souvent utilisée comme principe actif dans les crèmes de jour qui vantent ses propriétés antioxydantes. Mais le coenzyme Q10 ça se mange aussi ! Et son utilisation est parfois utile chez le sportif. Nous allons voir pourquoi et dans quelles situations.
Le coenzyme Q10
Le coenzyme Q10 est une substance liposoluble proche des vitamines que l’on retrouve au niveau des membranes cellulaires et structures lipidiques comme les lipoprotéines LDL. Sa présence est ubiquitaire, ce qui lui vaut le nom d’ubiquinol, avec des concentrations élevées au niveau du cœur du foie et du cerveau. Son origine est à la fois endogène et exogène c’est-à-dire qu’une partie est produite par l’organisme à partir de glucose et une autre partie émane de l’apport alimentaire.

Fonctions du coenzyme Q10
Le coenzyme Q10 à plusieurs fonctions. Il s’agit d’un cofacteur essentiel dans la chaîne de transport des électrons de la mitochondrie. Les mitochondries sont les petites usines énergétiques des cellules et ont pour rôle de produire de l’énergie utilisable par les cellules = ATP. Un déficit en coenzyme Q10 peut impacter la production d’énergie cellulaire.
Par ailleurs le coenzyme Q10 présente des propriétés antioxydantes. Il limite l’oxydation des lipoprotéines circulant dans le sang et contribue à limiter la peroxydation des lipides membranaires. Enfin il participe à la régénération de la vitamine E, étape indispensable au fonctionnement de la chaîne anti radicalaire au niveau des membranes cellulaires. Ainsi on lui attribue un rôle intéressant dans la lutte contre les effets délétères du stress oxydatif au niveau des structures lipidiques de l’organisme.
Le déficit en coenzyme Q10
Les déficits en coenzyme Q10 peuvent-être d’origines diverses :
- Des apports alimentaires insuffisants. On retrouve l’ubiquinol dans de nombreux aliments mais en petite quantité. Il est donc difficile de couvrir un déficit uniquement par les apports alimentaires.
- Un stress oxydant mal contrôlé entraîne une surconsommation du coenzyme Q10. Il conviendra d’être vigilant dans les situations favorisant un stress oxydant prolongé ou répété comme une pratique sportive mal gérée, la prise de médicaments, un terrain inflammatoire, des problèmes infectieux récurrents, un stress physique, une exposition aux UV…

- Un déficit en glucose, précurseur du coenzyme Q10. Si le glucose vient à manquer, il sera principalement utilisé pour ses fonctions énergétiques et sera déficitaire pour ses autres rôles dont la production de coenzyme Q10. Une mauvaise gestion des apports glucidiques, les régimes hypoglucidiques, les efforts répétés à jeun, les hypoglycémies fréquentes… seront autant de points de vigilance pouvant orienter vers la nécessité d’une complémentation.
- Les concentrations de coenzyme Q10 diminuent avec l’âge
- La prise de statine inhibe l’enzyme responsable de la synthèse du coenzyme Q10. A ce titre il peut être utile d’associer la prise de ces médicaments hypocholestérolémiants à un complément en coenzyme Q10. Cela pourrait limiter les douleurs musculaires, effet indésirable fréquent des statines.

Alors on complémente ou pas ?
Chez le sportif un complément en coenzyme Q10 peut-être discuté si un déficit est avéré et dans le but de corriger un défaut de production d’énergie cellulaire, de limiter une fatigue musculaire prématurée au cours d’un effort, de réduire le temps de récupération post exercice, de lutter contre un stress oxydatif aiguë mal géré… En parallèle il conviendra de restaurer un bon équilibre alimentaire et d’accompagner le sportif vers une meilleure gestion de sa pratique sportive pour éviter un stress oxydant trop important et limiter toute situation détournant le glucose de la synthèse du coenzyme Q10.
Sportivement, Alexia