Cette fatigue intense qui dure, qui dure, et qui dure…

Dans le cadre d’une activité sportive régulière, en particulier lors de périodes d’entrainement important en vue de compétitions, il n’est pas rare de faire face à une baisse de régime. Moindre motivation et manque d’énergie nous poussent à lever le pied de façon passagère dans l’attente d’un retour à une forme olympique. Mais parfois la fatigue se montre résistante à tout… Même au repos. Et si c’était une mononucléose ?
Mais c’est quoi la mononucléose?

La mononucléose est une infection virale par le virus EBV (Epstein Barr Virus) souvent contractée lors de l’adolescence. Vous en avez surement entendu parler sous le doux nom de « maladie du baiser ». Dans presque la moitié des cas l’infection passe inaperçue, et lorsqu’elle s’exprime on observe une altération importante de l’état général avec une fatigue marquée, de la fièvre, des ganglions principalement au niveau du cou… Un tableau clinique accompagné de perturbations biologiques et parfois d’atteintes organiques. Si la phase aigüe dure de 15 jours à un mois, les symptômes peuvent mettre des mois à régresser totalement. Le virus quant à lui persiste dans l’organisme à l’état quiescent et peut se réactiver s’il échappe au contrôle du système immunitaire.
C’est en cela que le sportif est un sujet « à risque ». L’activité sportive, d’autant plus si elle est intense, fragilise le système immunitaire et peut favoriser une telle réactivation virale.
Le tableau de fatigue généralisée est caractéristique de l’infection EBV

La fatigue relative à une mononucléose est intense et s’exprime sur tous les plans. Sur le plan physique déjà avec de réelles difficultés à s’entrainer et des sensations très désagréables comme si les muscles ne voulaient plus rien savoir. C’est entre autres l’accumulation de toxines dans les tissus qui rend le moindre effort insupportable et la fatigue occasionnée est telle qu’elle empêche toute poursuite d’un entraînement. Sur le versant physiologique les capacités de récupération sont réduites à néant ou presque… Le bilan biologique aussi apportera la preuve de cette fatigue généralisée. Enfin, psychologiquement c’est le mot « vidée de tout » qui me vient à l’esprit. C’est d’ailleurs souvent ce vide énergétique inexpliqué, durable et sans réponse au repos, qui pousse le sportif à consulter un médecin.
Fatigué mais pas que…
La mononucléose ce n’est pas que de la fatigue… Outre l’asthénie, le sportif doit être vigilant sur plusieurs points. En effet il n’est pas rare d’observer une diminution des globules rouges pouvant aller jusqu’à l’anémie, et une baisse des globules blancs qui augmente le risque infectieux. Par ailleurs les toxines produites, augmentées lors d’une activité physique, peuvent favoriser les atteintes organiques. S’obstiner à s’entrainer ne pourrait qu’aggraver ces altérations biologiques et retarder la récupération. La rupture de la rate est également une complication rare mais connue qui pousse à contre-indiquer les sports de contact en phase aigüe.
On comprend ainsi l’intérêt (pour ne pas dire la nécessité) d’un diagnostic médical et d’une prise en charge adaptée dans l’attente d’une normalisation des IgM anti-EBV qui attestera de la fin de la réplication virale et laissera place à la phase de récupération.
Une lente et longue phase de récupération à ne pas négliger

Nous sommes loin d’une grippe ou d’un rhume… La convalescence peut être très longue. Il faut compter en général 3 à 9 mois avant une récupération totale. A noter que reprendre trop vite une activité même modérée expose à une diminution du potentiel adaptatif c’est-à-dire l’aptitude à supporter un entrainement similaire à celui effectué avant l’infection. La fatigue peut également devenir chronique. Encore un point de vigilance chez le sportif qui accepte généralement mal cette interruption forcée !

Aussi contrariant que cela puisse paraitre le repos sera donc votre meilleur allié. La durée des symptômes étant imprévisible il faudra faire preuve de patience dans l’attente de la disparition des derniers stigmates de fatigue et d’une normalisation du bilan biologique. La reprise se devra d’être progressive comme dans le cas d’une blessure physique. Le seul remède à disposition restant une bonne hydratation, une cure de vitamine C, des compléments alimentaires pour booster votre système immunitaire et pourquoi pas un peu de malate de citrulline qui favoriserait l’élimination de certains déchets accumulés dans l’organisme et pourrait contribuer à réduire la fatigue.

Keep Calm and Rest.
Alexia